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Quelques maladies connues
Galle du Thilleul - grile du frêne - maladie des rosiers
Araignées rouges (Tetranychus urticae) sur leur toile: à ce stade, l’infestation est très avancée. Photo: David Cappaert, Michigan State University
Le petit acarien qu’on appelle araignée rouge n’est ni rouge (ou seulement très rarement) ni une araignée. On l’appelle «araignée» parce qu’il tisse des toiles fines quand il est présent en grand nombre. Et si parfois elle rougit à l’automne, sa coloration est génération plus anodine (beige, verdâtre, etc.) le reste de l’année.
Il y a en fait plusieurs acariens qu’on appelle communément araignées rouges. Le tétranyque à deux points (Tetranychus urticae), qui infeste à la fois les plantes d’intérieur et de jardin, est le plus connu, mais il y en a plusieurs autres petits acariens avec une mode de vie semblable: le tétranyque de l’épinette (Oligonychus ununguis), qui préfère les épinettes, les pins et les autres conifères à aiguilles, l’acarien rouge des pomacées (Panonychus ulmi), plus courant sur les fruitiers, et plusieurs autres.
On voit souvent les araignées rouges sur les tomates ou les courges ou encore, les haies de thuyas et les rosiers, mais en fait, la gamme des plantes-hôtes est très étendue et l’on peut théoriquement les trouver sur n’importe quel végétal.
Ces acariens nuisibles endommagent les plantes en perçant de minuscules trous dans les feuilles et les tiges et en suçant la sève qui en coule, provoquant d’abord de petits picots jaunes, puis un jaunissement plus généralisé et, éventuellement, leur brunissement et leur chute. Les feuilles et les aiguilles ont souvent l’air poussiéreuses. Dans les cas très sévères, ils peuvent tuer la plante-hôte.
Presque invisibles
Tapez la branche et des araignées rouges tomberont sur la feuille blanche où elles seront plus visibles. Photo: Jill O’Donnell, Michigan State University
Ou encore, tenez une feuille de papier blanc sous une branche potentiellement infestée et tapez. Si la poussière qui tombe dessus se met à bouger, il s’agit sans doute d’araignées rouges.
Les araignées rouges ne sont pas des insectes et n’ont pas d’ailes. Ainsi, elles ne volent pas, mais elles sont tellement légères que le vent peut les transporter d’une plante à une autre. Elles peuvent aussi voyager sur les vêtements, les outils ou les animaux qui les frôlent ou, comme elles sont mobiles, tout simplement marcher à une nouvelle plante.
Quand il fait chaud et sec, les araignées rouges se multiplient rapidement. Illus. Clipart Panda
Associées à la sécheresse et à la chaleur
Les araignées rouges sont présentes pendant toute la saison de croissance, mais causent rarement de problèmes en temps normal, car la pluie, la pire ennemie des mites, délave la plante de la plupart, faisant baisser la population.
Elles prolifèrent pendant les périodes de sécheresse et de chaleur, se multipliant alors à grande vitesse. T. urticae, par exemple, passe de l’œuf à l’adulte en 36 jours par temps frais; en 7 jours par temps chaud. Comme chaque femelle peut pondre jusqu’à 100 œufs, on comprend que la population peut passer de quelques centaines d’individus qui ne laissent voir aucun symptôme à des centaines de milliers, voire des millions, un nombre capable de tuer un arbuste au complet en seulement quelques semaines.
Le traitement le plus simple
Un fort jet est souvent tout ce qu’il faut pour chasser les araignées rouges.
Quand la pluie manque, arrosez les plantes infestées avec un fort jet d’eau, tout simplement. Dirigez le jet sur les toiles de façon à les détruire et rincez bien le feuillage, les branches et le tronc. Répétez hebdomadairement si la sécheresse persiste.
Vous pouvez aussi vaporisez avec un savon insecticide ou un savon noir. Notez que, malgré une croyance populaire tenace, les soi-disant «savons à vaisselle» ne contiennent plus de savon (ce sont plutôt des détersifs) et les solutions à base de savon à vaisselle ne seront pas beaucoup plus efficaces qu’un simple traitement à l’eau.
Il est possible aussi de traiter avec une huile horticole… mais lisez bien le mode d’emploi, car appliquer ce produit par temps très chaud peut endommager la plante..
Il peut-être utile de supprimer les branches très atteintes: si elles sont très endommagées, elles ne récupéreront pas de toute façon.
Il existe aussi des insecticides qui sont en même temps des acaricides et qui peuvent alors contrôler les araignées rouges. L’huile de neem, un produit biologique, est très efficace, mais n’est plus disponible sur les marchés canadiens et français. Divers insecticides/acaricides chimiques sont offerts en jardinerie, mais mieux vaut commencer avec des traitements à l’eau, moins dangereux pour vous et pour l’environnement.
Prévention
Il est essentiellement impossible de prévenir complètement les araignées rouges: elles sont omniprésentes dans la nature. Même si vous ne les voyez pas, elles sont dans les environs. Mais on peut aider à maintenir la population si réduite qu’elle ne cause pas de dommage.
Vaporiser au printemps les plantes souvent infestées (haies de thuyas, par exemple) avec une huile horticole (huile au stade dormant) peut être utile. Cela aidera à éliminer les femelles hivernantes (T. urticae) et les œufs (autres espèces) qui passent souvent l’hiver dans les fissures de l’écorce et les écailles des bourgeons.
Évitez l’utilisation d’engrais riche en azote, soit ceux dont le premier des trois chiffres indiqués est le plus haut, sur les plantes sujettes aux araignées rouges, car ils stimulent la production de beaucoup de jeunes pousses tendres, mais faibles, très sujettes à leur attaque. Par exemple, l’engrais pour conifères (30-10-10), pourtant recommandé par beaucoup de jardineries pour fertiliser les thuyas (cèdres), est à proscrire.
Paillez pour garder le sol plus également humide. Si la plante ne souffre pas de sécheresse, les araignées rouges causeront peu de tort.
Arrosez régulièrement le feuillage des plantes susceptibles avec de l’eau pour enlever les araignées rouges et pour augmenter le taux d’humidité (l’air humide nuit à leur développement), surtout par temps sec. Arrosez quand même le matin si possible: arroser le soir laisse le feuillage mouillé toute la nuit, ce qui le laisse susceptible aux maladies foliaires.
Ne tuez pas les mites prédatrices! Photo: Anders Sandberg, Flickr
Si vous voyez de gros acariens (environ de la moitié de la taille d’une tête d’épingle) et qui, de plus, bougent assez rapidement, évitez de traiter avec autre chose que de l’eau, car il s’agit alors d’acariens prédateurs, redoutables ennemis des araignées rouges.
Les coccinelles et larves de syrphe aussi sont des alliés précieux dans la bataille contre les araignées rouges. Mieux vaut les laisser faire leur travail aussi en vous limitant aux traitements à l’eau.
Pour savoir comment traiter les araignées rouges sur vos plantes de maison, lisez Contrôler les araignées rouges sur les plantes d’intérieur.
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